L’ami Philippe San Marco a déniché le mot concept qui donne enfin un mot à la situation politique locale et nationale. Eclairage utile avec Wikipedia.
Ochlocratie ::Emprunté au grec okhlocratia, de okhlos, foule et –cratia, pouvoir. Si le terme « ochlocratie » est tombé en désuétude, la réalité qu’il recouvre a toujours été débattue dans les ouvrages de philosophie politique
Ce gouvernement par la foule a pour connotation péjorative le règne de la vulgarité, de la médiocrité. En 1584, l’écrivain anglais John Stockwood décrit l’ochlocratie comme un État dans lequel les personnes grossières décident de toute chose d’après leur propre intérêt. Pour les Grecs, l’okhlos, c’est ce qui est inférieur au démos. L’ochlocratie se caractérise par une décomposition de la loi et des mœurs. C’est lorsque la démocratie dégénère en chaos politique, lutte quotidienne entre les individus et règne de la force. Elle relève d’une configuration historique que l’on pourrait appeler le « prépolitique », par opposition au « politique », qui se caractérise par l’existence de l’État et de la loi, permettant aux hommes de cohabiter.
L’ochlocratie est, dans la théorie de l’anacyclose – théorie cyclique de la succession des régimes politiques – formulée par l’historien grec Polybe (admise par Cicéron dans le De Republica, et reprise par Machiavel), le pire de tous les régimes politiques. C’est le stade ultime de la dégénérescence du pouvoir. Polybe décrit un cycle en six phases qui fait basculer la monarchie dans la tyrannie, à laquelle fait suite l’aristocratie qui se dégrade en oligarchie, puis de nouveau la démocratie entend remédier à l’oligarchie, mais sombre, dans une sixième phase, dans le pire des régimes qui est l’ochlocratie, où il ne reste plus qu’à attendre l’homme providentiel qui reconduira à la monarchie.
Dans le Contrat social, Jean-Jacques Rousseau définit l’ochlocratie comme la dégénérescence de la démocratie : « En distinguant, la démocratie dégénère en Ochlocratie, En distinguant, l’aristocratie en oligarchie » (livre III, chapitre 10, p. 423 du tome III dans l’édition de la Pléiade). L’origine de cette dégénérescence est une dénaturation de la « volonté générale », qui cesse d’être générale dès qu’elle commence à incarner les intérêts de certains, d’une partie de la population, et non de la population tout entière (cf. II, 3) ; il peut s’agir, à la limite, d’une « volonté de tous », non d’une « volonté générale ».
La ressemblance avec la vie politique française est éclairante.