Le journaliste : déblog'notes

L’ochlocratie ou le règne de la médiocrité

par | 17 février 2023

L’ami Philippe San Marco a déni­ché le mot concept qui donne enfin un mot à la situa­tion poli­tique locale et natio­nale. Eclairage utile avec Wikipedia. 

Ochlocratie ::Emprunté au grec okh­lo­cra­tia, de okh­los, foule et –cra­tia, pou­voir. Si le terme « ochlo­cra­tie » est tom­bé en désué­tude, la réa­li­té qu’il recouvre a tou­jours été débat­tue dans les ouvrages de phi­lo­so­phie politique

Ce gou­ver­ne­ment par la foule a pour conno­ta­tion péjo­ra­tive le règne de la vul­ga­ri­té, de la médio­cri­té. En 1584, l’é­cri­vain anglais John Stockwood décrit l’o­chlo­cra­tie comme un État dans lequel les per­sonnes gros­sières décident de toute chose d’a­près leur propre inté­rêt. Pour les Grecs, l’o­kh­los, c’est ce qui est infé­rieur au démos. L’ochlocratie se carac­té­rise par une décom­po­si­tion de la loi et des mœurs. C’est lorsque la démo­cra­tie dégé­nère en chaos poli­tique, lutte quo­ti­dienne entre les indi­vi­dus et règne de la force. Elle relève d’une confi­gu­ra­tion his­to­rique que l’on pour­rait appe­ler le « pré­po­li­tique », par oppo­si­tion au « poli­tique », qui se carac­té­rise par l’exis­tence de l’État et de la loi, per­met­tant aux hommes de cohabiter.

L’ochlocratie est, dans la théo­rie de l’a­na­cy­close – théo­rie cyclique de la suc­ces­sion des régimes poli­tiques – for­mu­lée par l’his­to­rien grec Polybe (admise par Cicéron dans le De Republica, et reprise par Machiavel), le pire de tous les régimes poli­tiques. C’est le stade ultime de la dégé­né­res­cence du pou­voir. Polybe décrit un cycle en six phases qui fait bas­cu­ler la monar­chie dans la tyran­nie, à laquelle fait suite l’a­ris­to­cra­tie qui se dégrade en oli­gar­chie, puis de nou­veau la démo­cra­tie entend remé­dier à l’o­li­gar­chie, mais sombre, dans une sixième phase, dans le pire des régimes qui est l’o­chlo­cra­tie, où il ne reste plus qu’à attendre l’homme pro­vi­den­tiel qui recon­dui­ra à la monarchie.

Dans le Contrat social, Jean-Jacques Rousseau défi­nit l’o­chlo­cra­tie comme la dégé­né­res­cence de la démo­cra­tie : « En dis­tin­guant, la démo­cra­tie dégé­nère en Ochlocratie, En dis­tin­guant, l’aristocratie en oli­gar­chie » (livre III, cha­pitre 10, p. 423 du tome III dans l’é­di­tion de la Pléiade). L’origine de cette dégé­né­res­cence est une déna­tu­ra­tion de la « volon­té géné­rale », qui cesse d’être géné­rale dès qu’elle com­mence à incar­ner les inté­rêts de cer­tains, d’une par­tie de la popu­la­tion, et non de la popu­la­tion tout entière (cf. II, 3) ; il peut s’a­gir, à la limite, d’une « volon­té de tous », non d’une « volon­té générale ».

La res­sem­blance avec la vie poli­tique fran­çaise est éclairante.

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