Je suis, quoique dise mon passeport, originaire de Franche-Comté. De Dole très précisément, comme Pasteur, comme Charles Sauriat, l’inventeur des allumettes et comme… Dominique Voynet. Un comtois têtu comme il se doit. La devise de cette province rattachée de force à la France par Louis XIV était et reste : Comtois rends-toi ! Nenni, ma foi. (À prononcer avec l’accent : « ma foê »).
Côté paternel, j’ai des origines suisses. Les Apothéloz y sont nombreux et pour certains « célèbres » (cf. la partie généalogie des Apothéloz). Mes grands-parents étaient du canton de Vaud. Je suis comme tous les Apothéloz, originaire d’Onnens, mais ma famille proche était de Fleuriez. Un village d’industrie horlogère entouré de pâturages, verdoyants. Mon grand père a épousé en seconde noce une Bähler. Olivia dite Lily, sœur jumelle de Violette, la tante Violette.
Une grande tante était connue pour distiller l’absinthe et elle a été emmenée par la marée chaussée à plus de 80 ans pour avoir dissimulé dans sa cave une vraie distillerie de « bleue ».
Côté maternel, mon grand père Henri était un Blanc qui devint cheminot et qui épousa une fille de la Bresse, de Foulenay, près de Chaumergy, une Pélissard, Gabrielle, sœur aînée de Germaine.
Les Apothéloz vinrent à Dole, après avoir habité Pontarlier, et se consacrèrent à l’agroalimentaire comme on ne disait pas encore à l’époque : fabrique de pâtes, de yaourts puis avec la famille Graf une famille suisse fortunée, au fromage fondu « à tartiner ». La fromagerie Graf fut par la suite, rachetée par le groupe Bel, la Tartinette Graf devint Vache qui rit.
Je suis arrivé à Dole à l’âge de 18 mois, en provenance de Zurich où mes parents étaient allés chercher du travail après la guerre. Je fis toute ma scolarité, de la maternelle au bac, au Collège de l’Arc. Douze années dans ce vénérable bâtiment historique qui voisinait d’une porte les jésuites du Collège Mont Roland.
J’étais plutôt bon en histoire, en français, en mathématiques. Mais en seconde, les maths m’abandonnèrent lâchement, je fus alors un littéraire. Mai 68 nous pris en terminale, Nous étions rivés au transistor, aux reportages enfumés des journalistes d’Europe 1 et nous nous mobilisions dans un Comité d’action lycéen. Il fallut un moment renoncer aux réunions et aux baignades dans la Loue pour passer le bac. Le sésame pour Besançon où je m’essayai sans succès aux délices du droit.
Christian Apothéloz