Le journaliste : enquêtes et reportages

Dossier : À Marseille, la Méditerranée est une évidence

par | 08 mars 2000

Dossier paru dans le Nouvel Économiste.

À Marseille, la Méditerranée est une évi­dence. Pour d’autres elle peut être une stra­té­gie, un rêve, un choix. Ici elle est, c’est tout. Et c’est ce qui a fon­dé Massilia, il y a vingt-six siècles : l’arrivée d’un beau marin grec, Protis, choi­si pour époux par la fille d’un chef gau­lois, Gyptis. On n’échappe pas disent les psy­cho­logues à ce qui vous a fait naître, même 2600 ans plus tôt. Et l’historie de Marseille est celle d’une rela­tion pas­sion­nelle, déchi­rante, avec la Méditerranée. Elle lui doit ses heures de gloire et ses déboires, ses richesses et ses crises. Dans la mémoire des Phocéens, c’est le XIX siècle qui demeure la réfé­rence sub­li­mi­nale : la Canebière et ses cafés, la Bourse et ses affaires, le port et ses tra­fics lucra­tifs. Ce siècle qui est celui de la colo­ni­sa­tion est pour Marseille celui de son apo­gée. Et pas seule­ment parce que l’on y com­merce. Marseille a tou­jours su le faire. Mais parce qu’il s’y consti­tue une véri­table indus­trie. On vient de l’Europe entière, des pays médi­ter­ra­néens, grecs, levan­tins, bien sûrs, mais aus­si d’Allemagne, d’Alsace, de Suisse pour faire des affaires. « Le port, sou­ligne l’économiste Bernard Morel auteur de « Marseille, nais­sance d’une métro­pole »*, n’était pas seule­ment un lieu de tran­sit, mais un gise­ment de matières pre­mières. Marseille atti­rait et sus­ci­tait de nou­veaux capi­taines d’industrie et des ban­quiers. L’économie mar­seillaise était indus­trielle et l’industrie y était puis­sante. Mais ces indus­tries vivaient du port à tra­vers la pre­mière trans­for­ma­tion des pro­duits impor­tés et la réex­pé­di­tion des pro­duits trans­for­més ». Un temps d’opulence qui se construit à l’abri du second Empire et qui accom­pagne les aven­tures colo­niales. Ce « dis­trict industrialo-portuaire » comme l’appelle Bernard Morel va per­du­rer jusqu’au milieu du XX siècle. La Méditerranée demeure ce « Continent liquide » comme l’intitule Bruno Étienne, prof à sciences po et écri­vain, d’où viennent toutes les richesses. La déco­lo­ni­sa­tion des années soixante en sonne le glas. Marseille perd ses four­nis­seurs et ses clients. Toute une éco­no­mie s’effondre len­te­ment, mais iné­luc­ta­ble­ment. (La der­nière des hui­le­ries mar­seillaise pas­sait l’an der­nier au tri­bu­nal de com­merce, la répa­ra­tion navale n’en finit pas de réor­ga­ni­ser à coup d’argent public les lam­beaux de ce qu’elle fut). Marseille accueille les pieds noirs, Marseille est le pre­mier sas des migrants magh­ré­bins. La Méditerranée qui était richesse lui apporte « toute la misère du monde », alors qu’elle-même vit une crise éco­no­mique iden­tique dans son ampleur à ce que la sidé­rur­gie lor­raine ou le tex­tile du nord ont connu. Crise éco­no­mique, mais sur­tout crise iden­ti­taire. Marseille a per­du ses repères, sa bous­sole, Marseille a per­du le Sud, elle s’est per­due. D’autant que le monde s’éloigne de la Méditerranée. Non seule­ment les rela­tions sont sen­sibles avec les nou­veaux états de la rive Sud, mais le déve­lop­pe­ment éco­no­mique mon­dial se déplace vers l’Asie et le Pacifique.
Le deuil sera long. La fier­té mar­seillaise inter­dit de recon­naître une bles­sure, un han­di­cap, un échec.
Au début des années quatre-vingt, des pion­niers se pro­posent de por­ter un regard neuf sur la rive sud. Daniel Carrière, chi­miste de for­ma­tion revient d’Algérie où il a par­ti­ci­pé à la recons­truc­tion du pays. « J’étais convain­cu, dit-il, que la coopé­ra­tion fran­çaise fai­sait fausse route, que les aides para­chu­tées ne per­met­traient jamais aux pays nou­vel­le­ment indé­pen­dants de décol­ler ». Avec Paul-Marc Henry, Ambassadeur de France, il crée l’association Échanges Méditerranée. Elle sera le creu­set d’une réflexion sur les défis médi­ter­ra­néens : crise ali­men­taire dans des pays pour­tant riches, explo­sion démo­gra­phique au Sud, échanges à sens unique, défi­cit tech­no­lo­gique, coopé­ra­tion offi­cielle coû­teuse et inef­fi­cace. Un noyau d’intellectuels, d’acteurs de l’économie, de la culture, de la for­ma­tion va pui­ser son ins­pi­ra­tion dans cette struc­ture aty­pique, et for­mer un réseau qui aujourd’hui encore par­tage ces convic­tions.
Au début des années quatre-vingt se nouent donc les pre­mières rela­tions entre Alger et Marseille. Gaston Defferre et le wali de la capi­tale algé­rienne se rendent visite. La muni­ci­pa­li­té pho­céenne orga­nise les voyages du sou­ve­nir : des pieds noirs retour­ner au pays sur la tombe de leurs parents. À Marseille, la semaine d’amitié est l’occasion d’entendre dans des lieux offi­ciels, comme l’Opéra, les musiques arabo-andalouses. L’événement mobi­lise la com­mu­nau­té algé­rienne, mais la ville reste encore indif­fé­rente.
Il fau­dra attendre la décen­nie 90 pour que les atti­tudes changent, c’est le temps des conver­sions. Les édiles découvrent, redé­couvrent la Méditerranée. Jean-Claude Gaudin débar­ras­sé de son alliance avec le FN ini­tie la Charte du Bassin médi­ter­ra­néen signée à Séville, la Chambre de com­merce de Marseille sous l’impulsion d’Henry Roux-Alezais affirme sa voca­tion médi­ter­ra­néenne. Marseille se récon­ci­lie avec sa géo­gra­phie dans un mélange de nos­tal­gie et de géos­tra­té­gie : « l’Europe qui s’ouvre à l’est oublie trop son sud » regrette-t-on. La décla­ra­tion de Barcelone, en 1995, la créa­tion de l’établissement public Euroméditerranée donnent de nou­veaux espoirs. Marseille sort d’un face-à-face sans issue avec le Maghreb et s’inscrit dans une poli­tique euro­péenne. « Il y aura, sou­ligne l’économiste André Cartapanis, une capi­tale euro­péenne dans le Sud. Barcelone a su anti­ci­per, Marseille a encore des chances de le deve­nir. » Pour Philippe Mano, consul­tant spé­cia­li­sé sur la Méditerranée, « Marseille doit être à la Méditerranée ce que Strasbourg est à l’Europe ».
Le dis­cours est consen­suel, mais les actes encore timides. Jean-Claude Gaudin a renoué avec Alger les rela­tions ini­tiées en 1980 où il a fait, fin 99, un voyage remar­qué avec une délé­ga­tion de chefs d’entreprise. Depuis les échanges avec les fonc­tion­naires du gou­ver­no­rat du Grand Alger ont repris. Jean-Michel Guénod, direc­teur d’Euroméditerranée, a tis­sé des pre­mières rela­tions avec le grand pro­jet urbain d’Alger qui doit don­ner nais­sance à un quar­tier d’affaire dans la capi­tale algé­rienne. La coopé­ra­tion décen­tra­li­sée a fait l’objet d’âpres dis­cus­sions lors de la pré­pa­ra­tion du contrat de plan, son bud­get aug­mente, mais il reste can­ton­né dans des limites plus sym­bo­liques qu’opérationnelles.
En fait les liens se tissent avec la rive Sud, fruit de rela­tions directes tis­sées dans les domaines l’économie, de la culture et des savoirs.
Le sec­teur de l’eau est à l’avant-garde dans ce domaine. La région pro­ven­çale avec son réseau d’irrigation, avec une ges­tion maî­tri­sée de sa res­source en eau dans un ter­ri­toire aride, fait figure de modèle pour les pays médi­ter­ra­néens. À par­tir de Marseille se sont consti­tués des réseaux de com­pé­tence comme l’Institut médi­ter­ra­néen de l’eau, le salon Hydrotop, Marseille accueille le Conseil mon­dial de l’eau. Deux grands opé­ra­teurs exportent leur savoir faire : la Société du canal de Provence qui tra­vaille par exemple sur les pro­jets d’adduction d’eau en Palestine ou le Groupe des eaux de Marseille. Filiale de la Lyonnaise et de la Générale, le Groupe des eaux a carte blanche pour agir à l’international dans le bas­sin médi­ter­ra­néen et en Amérique latine, y com­pris en concur­rence avec ses mai­sons mères. Loïc Fauchon PDG, par­court les pays du Maghreb et entre­tient des rela­tions sui­vies avec les déci­deurs poli­tiques et les pro­fes­sion­nels de l’hydraulique. Il espère être pré­sent sur les grands chan­tiers pré­vus à Alger dans l’assainissement et l’eau potable. Depuis 1990 le Groupe des eaux est for­te­ment implan­té au Maroc, avec une filiale Eaux de Marseille-Maroc il y a réa­li­sé plus de 40 contrats pour le compte de régies auto­nomes de dis­tri­bu­tion d’eau, de com­munes et d’organismes publics comme l’Office natio­nal de l’eau potable. « C’est, sou­ligne Loïc Fauchon, la culture d’échanges de Marseille Porte du Sud qui a gui­dé la tra­jec­toire du Groupe des eaux vers ces pays ».
Christian Laplaud, pré­sident du regrou­pe­ment EA, qui réunit les socié­tés du sec­teur de l’eau, PDG de G2C envi­ron­ne­ment, socié­té d’étude trouve aus­si en Méditerranée la majo­ri­té de ses mar­chés export. Avec quatre autres socié­tés euro­péennes, G2C envi­ron­ne­ment, a décro­ché, le mar­ché d’une étude pilote sur le réseau d’eau potable ville d’Athènes qui dure­ra un an.. G2C envi­ron­ne­ment réa­li­se­ra l’audit tech­nique du réseau de deux quar­tiers de la capi­tale grecque : recherche de fuites, infor­ma­ti­sa­tion des plans du réseau et modé­li­sa­tion de son fonc­tion­ne­ment. Un test pour la métho­do­lo­gie des cinq bureaux d’études en vue de l’extension de la pres­ta­tion à la tota­li­té du réseau en pré­vi­sion des Jeux olym­piques de 2004.
La Méditerranée ne tente pas uni­que­ment les grandes socié­tés qui ont les reins solides pour prendre des posi­tions d’attente dans des pays qui demandent patience, durée, et inves­tis­se­ment per­son­nel.
Des PMI de la région se sont regrou­pées au sein d’une asso­cia­tion, l’Adeci pour abor­der les pays médi­ter­ra­néens. « Nous sommes per­sua­dés, explique Francis Testa, PDG d’Irrifrance, pré­sident, que la simple expor­ta­tion vers ces pays est révo­lue, que la PMI ne peut y trou­ver sa place. Nous devons construire une rela­tion avec un par­te­naire du pays : nous appor­tons un savoir, il apporte la connais­sance du mar­ché. » En vingt ans, une métho­do­lo­gie du « com­pa­gnon­nage indus­triel » s’est consti­tuée : « Nous vou­lons rap­pro­cher des hommes d’entreprises du Nord et du Sud, explique Jean-Claude Sitbon, direc­teur de l’Adeci. Pour cela nous met­tons en contact des hommes de même métier. Concrètement à par­tir dune demande d’aide d’un entre­pre­neur du Maghreb par exemple, nous iden­ti­fions un chef d’entreprise de la région qui va accep­ter une mis­sion d’expertise, avec le concours de notre cor­res­pon­dant local. Cette ren­contre d’homme à homme est déci­sive pour que com­mencent des rela­tions de confiance ». Pas ques­tion de par­ler d’emblée de joint-venture. L’important est d’amorcer une rela­tion.
Made, par exemple, socié­té varoise d’une dou­zaine de sala­riés, spé­cia­li­sée dans le déve­lop­pe­ment et la com­mer­cia­li­sa­tion des maté­riels élec­tro­niques pro­fes­sion­nels de mesure indus­trielle et de télé­com­mu­ni­ca­tions, s’est inté­res­sée au Maroc en 1998. Elle a par­ti­ci­pé à une mis­sion dans ce pays orga­ni­sée conjoin­te­ment par l’Adeci et EDF et y a ren­con­tré les prin­ci­paux don­neurs d’ordre ce qui lui a per­mis de vali­der l’existence d’une demande locale. Made a choi­si la socié­té Cofas, spé­cia­li­sée dans la dis­tri­bu­tion de pro­duits de haute tech­ni­ci­té, comme par­te­naire pour lui assu­rer une repré­sen­ta­tion technico-commerciale. En 1999, l’Adeci a appuyé l’action de Made pour la for­ma­tion tech­nique de son par­te­naire et pour la réa­li­sa­tion de démons­tra­tions en gran­deur réelle auprès de clients maro­cains. Cette action a por­té ses fruits puisque Made vient de signer ses pre­miers contrats maro­cains.
Un savon­nier tra­di­tion­nel, Fabre Jeune à Salon-de-Provence s’intéresse à la Tunisie. Il fabrique une gamme de savons de ménage et de savon­nettes, à par­tir du pro­cé­dé tra­di­tion­nel du « Savon de Marseille ». Grand consom­ma­teur d’huile d’olive, il est natu­rel­le­ment sen­sible à la filière olive tuni­sienne. Dans le cadre du pro­gramme de com­pa­gnon­nage indus­triel de l’Adeci, Marius Fabre a ren­con­tré des savon­niers locaux et a détec­té des sources d’approvisionnement. Il devrait concré­ti­ser ses contacts avec deux entre­prises tuni­siennes très pro­chai­ne­ment.
Druon Note, PDG des labo­ra­toires Laphal coopère avec des par­te­naires tuni­siens, mais pour trai­ter à Malte des algues pêchées en Tunisie. Laphal y a ins­tal­lé son Laboratoire d’algues ben­thique qui réa­lise entre 2 et 3 MF de francs de chiffre d’affaires. En 99 une par­tie de la pro­duc­tion d’algues néces­saires à la fabri­ca­tion de médi­ca­ments a été délo­ca­li­sée, ce qui assure à une soixan­taine de pêcheurs locaux un reve­nu com­plé­men­taire à chaque cam­pagne de récolte, tous les trois ou quatre mois.

À Marseille, la Méditerranée n’est pas seule­ment une des­ti­na­tion, elle est une réa­li­té domes­tique. La pré­sence des com­mu­nau­tés issues de l’immigration a géné­ré une éco­no­mie, sou­vent infor­melle, mais dense, riche, vivante. Elle connut sa gloire dans les années quatre-vingt, avec le tra­fic des tra­ben­dos, ces Maghrébins qui venaient faire leurs « courses » sur le cours Belsunce. Michel Péraldi socio­logue est un obser­va­teur rigou­reux de cette éco­no­mie que les déci­deurs mar­seillais obli­tèrent trop sou­vent. « Avec le pro­blème des visas, le bazar mar­seillais s’est recy­clé dans le dis­count pour la popu­la­tion locale. Les mar­chés aux puces se sont déve­lop­pés à Marseille, à Lançon de Provence. Les tra­ben­distes existent tou­jours, mais ils viennent beau­coup moins à Marseille, le mar­ché s’est dépla­cé à Alicante, et pour les Algériens sur­tout, à Dubaï, à Istanbul. C’est un mar­ché qui est sus­pen­du aux condi­tions poli­tiques, l’Espagne comme les émi­rats l’ont com­pris ».
Michel Peraldi relève une adap­ta­tion au mar­ché local et une pro­fes­sion­na­li­sa­tion de ces mar­chands. Ils ont com­men­cé comme Nasser Sabeur en éta­lant quelques vête­ments sur un car­ton et roulent aujourd’hui en Mercedes. Deux sec­teurs demeurent vivaces : la voi­ture d’occasion et la viande hal­lal.
« Il y a une quin­zaine de garages, qui exportent des véhi­cules d’occasion venus d’Allemagne, de Suisse, de France. C’est une véri­table filière, un petit dis­trict indus­triel à l’italienne avec la répa­ra­tion, les pièces déta­chées, le tran­sit… Nous devrions ima­gi­ner com­ment cette acti­vi­té de com­merce inter­na­tio­nal pour­rait contri­buer sur le ter­ri­toire d’Euroméditerranée, au déve­lop­pe­ment local ».
Les che­villards magh­ré­bins, spé­cia­liste de la viande de mou­ton sont deve­nus eux aus­si de vrais indus­triels de l’agroalimentaire. Slimani l’Algérien, Bouod le Marocain se par­tagent le mar­ché pro­ven­çal mais tou­jours avec un regard sur leurs pays d’origine. Mustapha Slimani y inves­tit, Hassan le Bouod qui vient de s’offrir des ins­tal­la­tions modernes est plus pru­dent : « Si je ne com­merce pas avec mon pays d’origine, je reçois beau­coup de demandes de trans­fert de savoir faire et d’aide tech­nique d’entreprises maro­caines. Et je le fais, dit-il, sans contrepartie. »

Prudence qui carac­té­rise encore la pos­ture du monde éco­no­mique. Personne ne nie l’importance de ce mar­ché de proxi­mi­té, mais tout le monde en cherche la nou­velle clef : les aléas poli­tiques, les sou­bre­sauts de la poli­tique médi­ter­ra­néenne de la France, les muta­tions rapides d’économies en pri­va­ti­sa­tion accé­lé­rée incitent à une cer­taine réserve.
Par contre la conver­sion cultu­relle est deve­nue mas­sive. Des ren­contres qui ne ras­sem­blaient qu’un public confi­den­tiel pas­sionnent les Marseillais. Thierry Fabre, cher­cheur, ancien dir­com de l’Institut du monde arabe orga­nise chaque année les Rencontres d’Averroès, une jour­née et demie de débat de haut niveau sur l’histoire, la socio­lo­gie, la phi­lo­so­phie médi­ter­ra­néenne. Le Théâtre de la criée avec son mil­lier de places n’y suf­fit plus. Lorsque la Fiesta des Suds pro­gramme des musiques arabo-andalouses, le public dépasse les espé­rances, que ce soit pour Natacha Atlas, Cheb Mami ou l’orchestre arabo-andalou d’Israël. Plus rien ne dis­tingue les you-yous des juifs Séfarades rapa­triés de ceux des enfants des quar­tiers nord. Une mixi­té cultu­relle accep­tée qui est le fruit d’un tra­vail de fond. L’association Medinma tra­vaille sur un Guide des musiques de Méditerranée, qui doit don­ner nais­sance à un futur mar­ché des musiques de Méditerranée dont la pre­mière édi­tion est pré­vue pour octobre 2000. L’association Écume met en réseau les Conservatoires de musique des pays rive­rains et orga­nise un Festival des musiques sacrées, en Provence mais aus­si dans les pays arabes.

Marseille, avec sa popu­la­tion cos­mo­po­lite a tour­né la page des déchi­rures, mais elle n’a pas encore trou­vé sa place en Méditerranée, sa place dans une éco­no­mie mon­dia­li­sée. Les flux d’échanges avec la rive sud res­tent modestes. Jean-Claude Sitbon sou­ligne « qu’en 98/99, la rive sud de la Méditerranée a reçu 1 % des inves­tis­se­ments mon­diaux et 2 % des inves­tis­se­ments euro­péens dans le monde ». André Cartapanis pré­cise que les cré­dits de la Banque euro­péenne d’investissement ne sont même pas tous consom­més. « Les experts des orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales plaquent des sché­mas inadap­tés sur le Maghreb, plaide Jean-Claude Sitbon. Colloque après col­loque, on les somme de libé­ra­li­ser leur éco­no­mie pour atti­rer les capi­taux. Or la libé­ra­li­sa­tion est là, mais pas les capi­taux. C’est un mar­ché de dupes. Le pro­blème est que les éco­no­mies du Sud ne fonc­tionnent pas selon les sché­mas anglo-saxons. La seule façon pour eux comme pour nous de trou­ver un déve­lop­pe­ment est de tis­ser des rela­tions de PMI à PMI, sans inter­mé­diaire. »
« Dans la glo­ba­li­sa­tion mon­diale, explique André Cartapanis, nous consta­tons une pola­ri­sa­tion des acti­vi­tés sur des zones régio­nales orga­ni­sées autour de grandes métro­poles. Une capi­tale euro­péenne de la Méditerranée serait une plate-forme pour tra­vailler avec le bas­sin médi­ter­ra­néen, mais aus­si une ouver­ture sur le monde ».
Le pro­jet de déve­lop­pe­ment de Marseille Euroméditerranée se construit autour de cette pro­blé­ma­tique : offrir un centre déci­sion­nel pour les entre­prises qui veulent conqué­rir les mar­chés médi­ter­ra­néens émer­geants.
Sollac, filiale d’Usinor Sacilor s’est réor­ga­ni­sée dans cette pers­pec­tive. Sollac emploie 3500 sala­riés et tra­vaille sur les aciers haut de gamme, dits « ultra­propres », uti­li­sés dans l’automobile, l’électroménager et l’emballage. Dans la stra­té­gie d’Usinor, Sollac Méditerranée, couvre depuis le début de l’année l’Espagne avec des par­ti­ci­pa­tions dans Sidmed, Galmed, et Solmed, l’Italie avec La Magona et Arvedi, le Portugal avec Lusosider Aços Planos et la Turquie avec Borchelick, donc au plus près des construc­teurs auto­mo­biles. La nou­velle enti­té emploie 6500 per­sonnes et réa­lise un chiffre d’affaires de deux mil­liards d’Euros. Cette nou­velle socié­té est diri­gée par Christophe Cornier qui est lui, basé à Milan, l’essentiel des fonc­tions trans­ver­sales res­tant basé à Fos. Sollac accom­pagne donc l’explosion du mar­ché ibé­rique, le dyna­misme des Italiens et sur­veille le mar­ché émer­geant turc. Christophe Cornier, place de grands espoirs dans les mar­chés émer­geants médi­ter­ra­néens. Au pre­mier rang, la Turquie, puis l’Égypte, avec, quand la paix civile revien­dra, un poten­tiel impor­tant en Algérie. « Nous avons inté­rêt pour des rai­sons évi­dentes, à ce que ces pays se déve­loppent, dit-il, le Nord de la Méditerranée ne pour­ra pas coha­bi­ter avec une rive sud condam­née à la pauvreté. »

* Éditions l’Harmattan

Christian Apothéloz et Florent Provansal


Quand les universitaires travaillent en réseau

Gilbert Benayoun, direc­teur du Centre d’économie régio­nal, a créé le réseau Unimed-forum. Un 1er sémi­naire a été orga­ni­sé au prin­temps der­nier à Aix-en-Provence. Il réunis­sait deux étu­diants en doc­to­rat et un pro­fes­seur des uni­ver­si­tés de Marrakech, Tunis, Gaza, Ber Cheva et Aix qui ont cha­cun pré­sen­té leur recherche sur les poli­tiques publiques et la coopé­ra­tion médi­ter­ra­néenne. Le pro­chain forum, orga­ni­sé par le CER, aura lieu en Palestine en juin pro­chain. Le pré­sident de la facul­té israé­lienne de Ber Cheva y sera. Les uni­ver­si­tés d’Alger et du Caire sont en contacts pour rejoindre le réseau.
Jean-Louis Reiffers, a créé le réseau Femise, le Forum euro­mé­di­ter­ra­néen des ins­ti­tuts éco­no­miques qui regroupe 80 centre de recherche. Un réseau de 120 experts de 27 pays tra­vaille sur l’évolution du volet éco­no­mique et finan­cier du pro­ces­sus enga­gé à Barcelone en 1995.
Des recom­man­da­tions seront remises en juillet pro­chain des­ti­nées à « éclai­rer » les chefs d’états en vue de Barcelone IV, pré­vu en novembre 2000.

Les chiffres

Algérie
Les expor­ta­tions de la région Provence alpes côte d’Azur vers l’Algérie ne cessent d’augmenter avec 2,04 mil­liards de francs en 1996, 2, 17 Mdf en 1997, 2,286 MdF en 1998 (3,13 % des expor­ta­tions totales) et 1,954 MdF sur les 9 pre­miers mois de 1999 (3,72 % des expor­ta­tions totales).
Les impor­ta­tions de l’Algérie repré­sen­taient 4,36 MdF en 96, 7 MdF en 97, 4,6 MdF en 98 (6,62 %) du total et 3,77 MdF sur les 9 pre­miers mois de l’année (6,22 %).
Le solde com­mer­cial de Paca avec l’Algérie est – 2,350 Mdf en 98.
L’Algérie était le 3e four­nis­seur de la région en 1998 et son 9e client.
Maroc
Les expor­ta­tions ont éga­le­ment pro­gres­sé avec 622 MF en 1996, 773 MF en 1997, 828 MF en 1998 (1,13 % des expor­ta­tions totales) et 630 MF sur les 9 pre­miers mois de l’année 99 (1,20 % des expor­ta­tions totales). Les impor­ta­tions repré­sen­taient 970 MF en 96, 685 MF en 97, 889 MF en 98 (1,15 % du total) et 788 MF sur les 9 pre­miers mois 99 (1,30 %).
Le solde com­mer­cial de Paca avec le Maroc est de – 61 MF en 98.
Tunisie
Les expor­ta­tions en Tunisie ont très for­te­ment pro­gres­sé avec 655 MF en 1996, 1,11 MdF en 1997 et 1,25MDf en 1998 (1,72 % des expor­ta­tions totales) et 1,062 Mdf sur les 9 pre­miers mois de l’année 1999 (2,02 % des expor­ta­tions totales). Les impor­ta­tions repré­sen­taient 764 MF en 96, 970 MF en 97 et 817 MF en 98, 1,06 % du total et 765 MF sur les 9 pre­miers mois de l’année (1,26 %).
Le solde com­mer­cial de paca avec la Tunisie est de 442 MF en 98.
Au total, le Maghreb repré­sente 7 % des expor­ta­tions et 9 % des impor­ta­tions de la région Paca en 1998.
La région Provence alpes côte d’Azur a réa­li­sé près de 40 % de ses expor­ta­tions et 36 % de ses impor­ta­tions avec les pays du bas­sin médi­ter­ra­néen en 1997 (Algérie, Chypre, Égypte, Espagne, Grèce, Israël, Italie, Liban, Libye, malte, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie).


Coopérations en Méditerranée

par Florent Provansal

Entreprises

Laphal a ins­tal­lé LAB (Laboratoire d’algues ben­thique) à Malte avec des par­te­naires tuni­siens pour trai­ter les algues pêchées en Tunisie.
Le labo­ra­toire phar­ma­ceu­tique réa­lise entre 2 et 3 MF de francs de chiffre d’affaires sur le mar­ché. Ils ont délo­ca­li­sé en 99 une par­tie de la pro­duc­tion d’algues néces­saires à la fabri­ca­tion de médi­ca­ments. Basée à Allauch, Laphal assure à une soixan­taine de pêcheurs locaux un reve­nu com­plé­men­taire à chaque cam­pagne de récolte tous les trois ou quatre mois.

Aqualux (dis­tri­bu­tion d’équipements aux pro­fes­sion­nels de la pis­cine) dis­pose d’une agence à Tunis qui repré­sente 8 % de son CA à l’export. 
Elle pro­pose éga­le­ment aux pro­fes­sion­nels tuni­siens comme elle le fait pour leurs homo­logues fran­çais, des stages de for­ma­tion à Saint-Rémy de Provence mais aus­si sur le sol tuni­sien. ‘L’objectif est de s’ouvrir à de nou­veaux mar­chés en pro­fi­tant du déve­lop­pe­ment de la pis­cine pri­vée en Tunisie.

Les Moteurs Baudoin dis­posent d’un agent en Tunisie depuis plus de dix ans. 
Une ving­taine de moteurs se vendent par an pour un Ca de 10 MF. sans comp­ter le mar­ché des pièces de rechange sur un parc d’une cen­taine de bateaux notam­ment de pêche indus­trielle (sar­di­niers et thoniers).

Made (La Valette, Var) signe ses pre­miers contrats au Maroc.
Spécialisée dans le déve­lop­pe­ment et la com­mer­cia­li­sa­tion des maté­riels élec­tro­niques pro­fes­sion­nels de mesure indus­trielle et de télé­com­mu­ni­ca­tions, Made s’est inté­res­sé au Maroc en 1998. Elle a par­ti­ci­pé à une mis­sion dans ce pays orga­ni­sée conjoin­te­ment par l’Adeci et EDF et y a ren­con­tré les prin­ci­paux don­neurs ce qui lui a per­mis de vali­der l’existence d’une demande locale. Made a choi­si la socié­té Cofas comme par­te­naire pour lui assu­rer une repré­sen­ta­tion technico-commerciale. Cette socié­té est spé­cia­li­sée dans la dis­tri­bu­tion de pro­duits de haute tech­ni­ci­té. En 1999, l’Adeci a appuyé l’action de Made pour la for­ma­tion tech­nique de son par­te­naire et pour la réa­li­sa­tion de démons­tra­tions en gran­deur réelle auprès de clients maro­cains. Cette action a por­té ses fruits puisque Made vient de signer ses pre­miers contrats maro­cains. Made emploie 12 per­sonnes et réa­lise un chiffre d’affaires de 5 MF. Didier Spada, pdg.

Fabre jeune (Salon-de-Provence) pros­pecte en Tunisie
Fabre jeune, basée à Salon-de-Provence, fabrique une gamme de savons de ménage et de savon­nettes, à par­tir du pro­cé­dé tra­di­tion­nel « savon de Marseille ». Les pro­duc­tions (1000 tonnes par an) uti­lisent des tech­niques simples au tra­vers d’un pro­cess de fabri­ca­tion dis­con­ti­nu. La part de pro­duits fabri­qués à par­tir d’huile de gri­gnon d’olive a aug­men­té for­te­ment des der­nières années. La Tunisie, pays où la filière olive est impor­tante, a éveillé l’intérêt du pdg Marius Fabre. Dans le cadre du pro­gramme de com­pa­gnon­nage indus­triel de l’Adeci, Marius Fabre a ren­con­tré des savon­niers locaux et a détec­té des sources d’approvisionnement. Fabre jeune devrait concré­ti­ser ses contacts avec deux entre­prises tuni­siennes très pro­chai­ne­ment. CA 16 MF, effec­tifs : 17 personnes.

Milltronics (Meyreuil) se déve­loppe sur les Pays sud de la Méditerranée
La filiale du groupe cana­dien Milltronics, qui a embau­ché un cadre export en 1996, est char­gée par sa mai­son mère, un groupe cana­dien de déve­lop­per les mar­chés du Maghreb, du Proche-Orient et de l’Afrique fran­co­phone. Spécialisée dans les appa­reils de mesure à niveau, la socié­té a mis en place un réseau d’agents et de dis­tri­bu­teurs sur l’ensemble des pays cou­verts. Sur l’Égypte, Milltronics a béné­fi­cié de l’aide de l’Imed (Institut médi­ter­ra­néen pour l’échange et le déve­lop­pe­ment).
Milltronics France, effec­tifs : 40 per­sonnes, CA 1997 : 38,5 MF.

G2C envi­ron­ne­ment (Venelles) pré­pare les Jeux olym­piques d’Athènes de 2004
La socié­té G2C envi­ron­ne­ment, a décro­ché, avec quatre autres socié­tés euro­péennes, le mar­ché d’une étude pilote sur le réseau d’eau potable ville d’Athènes qui dure­ra un an pour un chiffre d’affaires de 2,5 MF. G2C envi­ron­ne­ment réa­li­se­ra l’audit tech­nique du réseau de deux quar­tiers de la capi­tale grecque : recherche de fuites, infor­ma­ti­sa­tion des plans du réseau et modé­li­sa­tion de son fonc­tion­ne­ment. Un test pour la métho­do­lo­gie des 5 bureaux d’études en vue de l’extension de la pres­ta­tion à la tota­li­té du réseau sera effec­tué en pré­vi­sion des Jeux olym­piques de 2004.
G2C envi­ron­ne­ment réa­lise près de 20 % de son CA à l’export. CA 98 : 16,5 MF, effec­tifs : 40 ingé­nieurs et tech­ni­ciens. PDG : Christian Laplaud.

Air Algérie met les bou­chées doubles sur Marseille
La com­pa­gnie aérienne vient d’annoncer des mesures des­ti­nées à faci­li­ter la réser­va­tion de billet Marseille Alger. Ainsi, à par­tir du 24 juin, les réser­va­tions seront pos­sibles de toutes les agences de voyage et non plus seule­ment à l’agence de la com­pa­gnie à Marseille. L’offre sera por­tée de 650 à 750 pas­sa­gers jours durant la sai­son d’été. Le tra­fic entre l’Algérie et Marseille repré­sen­tait en 1999 2 mil­lions de per­sonnes dont 600 000 pour Air Algérie. Le tra­fic de l’aéroport Marseille Provence pèse envi­ron la moi­tié de ce tra­fic total.

6 entre­prises du sud de la France vendent en grande dis­tri­bu­tion au Maroc
Depuis la fin jan­vier 2000, 6 entre­prises du sud de la France dont les bis­cuits Lacydon à Marseille, les plats cui­si­nés Jean Martin à Maussane les Alpilles, les spé­cia­li­tés de pois­sons Ferrigno de Port saint louis du Rhône, ont été intro­duits au Maroc par la chaîne de dis­tri­bu­tion Marjane. Cette opé­ra­tion a été menée par l’agence com­mer­ciale Giraud (Arles). Le concept a été nom­mé le « pavillon gour­mand ». il avait été tes­té dans des moyennes et petites sur­faces des bouches du Rhône à la fin de l’année dernière.

Institutions

Entreprises & Développement (Marseille) crée un réseau Euroméditerranéen de com­pa­gnon­nage indus­triel
Le réseau Euroméditerranéen de com­pa­gnon­nage indus­triel a été offi­ciel­le­ment créé le 29 mai lors du forum “PMI 2010-compagnonnage indus­triel et par­te­na­riat d’entreprises en Méditerranée” orga­ni­sé à Marseille. Il veut pro­mou­voir la métho­do­lo­gie du com­pa­gnon­nage indus­triel et contri­buer à l’émergence d’une péda­go­gie du par­te­na­riat indus­triel Nord-Sud. Il s’appuie sur les résul­tats du pro­gramme “100 pro­jets de com­pa­gnon­nage indus­triel” mené par le réseau E & D. Selon une étude menée par un expert indé­pen­dant, Philippe Queyrane, la valeur ajou­tée du pro­gramme “100 pro­jets” peut être esti­mée à 40 mil­lions de francs répar­tis à éga­li­té entre échanges com­mer­ciaux et inves­tis­se­ments pour un coût total de 4,5 MF.
Les membres du réseau Euroméditerranéen : Association des chambres de com­merce et d’industrie de Wallonie (Belgique), Egyptian businessmen’s asso­cia­tion (Egypte), Institut espa­gnol de com­merce exté­rieur (Espagne), Entreprise & déve­lop­pe­ment (France), Chambre de com­merce et d’industrie de Turin (Italie), Bourse natio­nale de sous-traitance et de par­te­na­riat (Maroc), Agence de pro­mo­tion de l’investissement exté­rieur (Tunisie).

Le centre d’économie régio­nale de UIII pour­suit de nom­breuses actions de coopé­ra­tion en Méditerranée.
Gilbert Benayoum, direc­teur du CER, a créé le réseau Unimed-forum. Le 1er sémi­naire a été orga­ni­sé au prin­temps der­nier à Aix-en-Provence. Il réunis­sait 2 étu­diants en doc­to­rat et un pro­fes­seur des uni­ver­si­tés de Marrakech, Tunis, Gaza, Ber Cheva et Aix qui ont cha­cun pré­sen­té leur recherche sur les poli­tiques publiques et la coopé­ra­tion médi­ter­ra­néenne. Le pro­chain forum, orga­ni­sé par le CER, aura lieu en Palestine en juin pro­chain. Le pré­sident de la facul­té israé­lienne de Ber Cheva y sera. Les uni­ver­si­tés d’Alger et du Caire sont en contacts pour rejoindre le réseau.
Au Maroc, le CER vient de remettre un rap­port au Ministère de l’intérieur sur la créa­tion d’un obser­va­toire éco­no­mique et social des col­lec­ti­vi­tés locales. L’ambassade de France au Maroc veut conti­nuer cette action.
Le Cer orga­nise éga­le­ment des stages en France pour le Ministère de l’aménagement du ter­ri­toire et de l’environnement notam­ment sur la poli­tique de la mon­tagne.
Enfin les Marocains veulent mettre en place des contrats de plan état région simi­laire au sys­tème fran­çais. Des cadres du minis­tère ont été for­més à paris, mais aus­si par le CER. L’idée de Gilbert Benjamin est d’organiser un sémi­naire au Maroc qui pré­sen­te­rait aux dif­fé­rents minis­tères concer­nés les contrats de plan état région fran­çais.
Avec l’appui du Conseil géné­ral des Bouches-du-Rhône, dans le cadre de sa conven­tion avec la com­mu­nau­té urbaine de Rabat, le Cer a étu­dié la pos­si­bi­li­té de créer des pépi­nières d’entreprise au Maroc. Le rap­port vient d’être remis.
En Algérie, le syn­di­cat de la nou­velle ville Sidi Abdallâh à 25 kilo­mètres d’Alger, à deman­der au CER de for­mer ses cadres depuis trois ans. Ils viennent éga­le­ment de deman­der de les aider à créer des pépi­nières d’entreprises. Le Cer est éga­le­ment en cours de négo­cia­tion avec le gou­ver­no­rat d’Alger pour étu­dier la pos­si­bi­li­té de créer un obser­va­toire éco­no­mique et social.

FEMISE
Les experts éco­no­miques des 27 pays enga­gés dans le pro­ces­sus euro­mé­di­ter­ra­néen se sont pen­chés les 17 et 18 février sur l’évolution du dos­sier. 120 experts se sont ain­si pen­chés sur l’évolution du volet éco­no­mique et finan­cier du pro­ces­sus enga­gé à Barcelone en 1995.
Cette confé­rence, orga­ni­sée conjoin­te­ment par l’institut de la Méditerranée et une équipe du Caire, était la pre­mière du Femise (Forum euro­mé­di­ter­ra­néen des ins­ti­tuts éco­no­miques qui regroupe 80 ins­ti­tuts). Elle se tra­dui­ra par la remise de recom­man­da­tions en juillet pro­chain des­ti­nées à « éclai­rer » les chefs d’états en vue de Barcelone IV, mani­fes­ta­tion qui a toutes les chances d’être orga­ni­sée à Marseille en novembre pro­chain. Les prin­ci­paux thèmes rete­nus :
Comment abor­der enfin le volet agri­cole du par­te­na­riat euro­mé­di­ter­ra­néen, quels sont les effets de cette démarche sur les flux de capi­taux, com­ment le pays du sud peuvent-ils gérer l’élargissement vers l’est de l’Union euro­péenne, quelles sont les consé­quences sociales des nou­velles contraintes bud­gé­taires impo­sées dans ces mêmes pays.
Dans quelques mois la France héri­te­ra de la pré­si­dence de l’Union euro­péenne et Jacques Chirac a pro­mis de prendre l’initiative de relan­cer le pro­ces­sus euroméditerranéen.

IMED
L’institut médi­ter­ra­néen recrute actuel­le­ment un ou une franco-algérienne pour l’installer à Alger. En effet, l’Imed a reçu nombre de demandes d’entreprises dési­reuses de s’implanter en Algérie par l’intermédiaire de ses ser­vices. En 1999, 54 % des entre­prises clientes de l’Imed étaient ori­gi­naires de paca. « Les entre­prises de la région » explique Frédéric Barrau, direc­teur de l’Imed « ont beau­coup plus d’intérêt pour cette zone que les entre­prises d’autres régions fran­çaises, et ceci mal­gré les efforts de notre ins­ti­tut qui a créé des bureaux à paris et à Lyon. »