Le journaliste : enquêtes et reportages

Tourisme et culture Nice/Marseille : la guerre des tourismes

par | 20 avril 1999

Article paru dans le Nouvel Économiste.

Nice est un désert cultu­rel, Marseille une ville de culture popu­laire, la Côte d’Azur est la patrie des palaces, la Provence celle des cam­pings. Au-delà des cartes pos­tales peu flat­teuses que s’envoient les res­pon­sables des deux métro­poles, l’histoire et l’économie ont façon­né une façon de voir le monde et de vivre la moder­ni­té différente.

Avec 80 % des hôtels quatre étoiles de la région Provence Alpes Côte d’Azur, les Alpes mari­times reven­diquent le lea­der­ship du tou­risme régio­nal. Et pour­tant si l’on comp­ta­bi­lise les nui­tées de tou­ristes sur une année : la Côte d’Azur en a 45 mil­lions et les Bouches du Rhône 39 mil­lions, un score ser­ré. Le tou­riste rete­nu dans les sta­tis­tiques n’est pas for­cé­ment le pro­fil du Texan sur la pro­me­nade des Anglais. Toute per­sonne qui a pas­sé au moins une nuit dans la région hors de son domi­cile entre dans les sta­tis­tiques du Système régio­nal d’observation et d’analyse du tou­risme. (Sroat). Si l’on prend en compte les séjours, les Bouches-du-Rhône dépassent même la Côte d’Azur avec 6,7 mil­lions de séjours contre 5,2. Le tou­riste reste plus long­temps sur la Côte d’Azur, 8,6 jours pour 5,8 jours dans le 13. Et la dépense moyenne est plus forte côté est : 224 francs contre 196 francs à Marseille. Ce qui en chiffre d’affaires glo­bal donne un apport de dix mil­liards de francs par an sur la Côte d’Azur et de 7,8 mil­liards dans les Bouches-du-Rhône. La moi­tié de ces séjours échappent d’ailleurs au sec­teur mar­chand, puisque sont inclus l’accueil dans la famille et chez les amis (21 %), et les rési­dences secon­daires (16 %).

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La Fiesta des Suds pour et par les mar­seillais © Apothéloz

Des chiffres qui font bon­dir le direc­teur du Comité régio­nal de tou­risme spé­ci­fique à la Côte d’Azur. « C’est gro­tesque » s’insurge Dominique Charpentier, qui reven­dique neuf mil­lions de séjours, 70 mil­lions de nui­tées et un chiffre d’affaires de 30 mil­liards de francs, avec des tou­ristes, qui dépen­se­raient plus de 400 francs par jour. Enfer et per­plexi­té des chiffres. En fait les deux comi­tés régio­naux de tou­risme n’ont jamais pu s’entendre sur un sys­tème d’observation uni­fié. L’observatoire de la Côte d’Azur effec­tue ses comp­tages et ses inter­ro­ga­tions à l’aéroport, ce qui pri­vi­lé­gie natu­rel­le­ment une clien­tèle aisée. Tandis que le Sroat qui asso­cie la chambre régio­nale de com­merce et le Comité régio­nal de tou­risme Provence Alpes Côte d’Azur pilote une enquête dite « cor­don », avec le concours des direc­tions de l’équipement, enquête réa­li­sée sur les auto­routes, dans les gares et les aéro­ports. La méthode gros­sit ain­si le tou­risme infor­mel : un cadre mar­seillais qui passe une nuit à Nice est un tou­riste. Un alpin qui séjourne dans sa famille à Marseille pour un week-end est lui aus­si un tou­riste.
Et l’apport éco­no­mique n’est évi­dem­ment pas le même. Selon les chiffres azu­réens, un tou­riste qui va chez ses parents dépense 151 francs par jour, celui qui des­cend en quatre étoiles lais­se­ra 1244 francs.
Pour Georges Antoun, PDG du groupe Erghot, implan­té sur toute la région, les clien­tèles sont « dia­mé­tra­le­ment oppo­sées. » « Il y a une dif­fé­rence de nature, insiste Dominique Charpentier. Cette région a com­men­cé à s’occuper du tou­risme, il y a 120 ans. Des villes comme Nice et Cannes sont mar­quées, conçues, bâties pour le tou­risme ». Avec 30 000 chambres d’hôtels clas­sées, moins de 5 % des éta­blis­se­ments qui ferment hors sai­son, la Côte d’Azur est incon­tes­ta­ble­ment lea­der de l’accueil en hôtels et en rési­dences de vacances. La clien­tèle inter­na­tio­nale est for­te­ment repré­sen­tée avec une reprise très nette depuis 1997 : les Italiens, sont en tête (un mil­lion), sui­vis des Américains, des Allemands, des Espagnols, des Scandinaves et des Belges.

Le tou­risme de congrès et d’affaires creuse encore les dif­fé­rences qua­li­ta­tives. Si les masses sont com­pa­rables, la typo­lo­gie des équi­pe­ments dicte sa loi. Avec l’ensemble des struc­tures de congrès et d’exposition de Nice Cannes et Monaco, la Côte offre aux opé­ra­teurs inter­na­tio­naux une logis­tique incom­pa­rable capable d’accueillir les plus grandes conven­tions. Et les plus pres­ti­gieuses comme le Festival de Cannes ou Imagina à Monte-Carlo. Le résul­tat est que près de 60 % des mani­fes­ta­tions azu­réennes réunissent plus de 400 par­ti­ci­pants, alors qu’une mani­fes­ta­tion sur cinq seule­ment, compte plus de 400 par­ti­ci­pants à l’ouest de la région. Le nombre moyen de par­ti­ci­pants est de 1 172 à l’est, de 440 à l’ouest (pour les congrès supé­rieurs à 100 per­sonnes). Un tiers des congres­sistes est étran­ger sur la Côte, seule­ment 6 % sur l’aire mar­seillaise. La région pro­ven­çale fait du chiffre dans le tou­risme d’affaires avec des petits séjours, des petits sémi­naires, direc­te­ment liés au tis­su éco­no­mique : plus de 60 % de la clien­tèle d’affaire est ici régio­nale. « Il faut culti­ver notre dif­fé­rence » mar­tèle Georges Antoun. La Côte d’Azur rem­plit ses hôtels lors du grand prix de for­mule 1 de Monaco, Marseille affi­chait com­plet le week-end de Pâques, à l’occasion du match Olympique de Marseille contre Bologne. Marseille accueille en basse sai­son en héber­ge­ment non com­mer­cial, alors que la Côte d’Azur réus­sit à éta­ler sa sai­son pro­fes­sion­nelle. Le 13 est à la fois émet­teur et récep­teur de tou­ristes, alors que la Côte d’Azur est d’abord réceptive.

Le com­bat ne s’annonce fron­tal que sur un sec­teur, celui de la croi­sière. « La concur­rence est à venir, pré­vient Jean-Claude Juan, qui suit le dos­sier tou­risme à la Chambre régio­nale de com­merce et d’industrie. « Les deux grands ports de croi­sière en Méditerranée en termes de tra­fic sont, sou­ligne Michel Carreno, expert de ce sec­teur à la Préfecture de région, Barcelone et Gênes avec cha­cun plus de 350 000 croi­sié­ristes en 97. » Avec 236 000 pas­sa­gers en 97 tou­jours, la Côte d’Azur est le troi­sième pôle médi­ter­ra­néen. Nice-Villefranche étant le pre­mier port de croi­sière de France avec 180 000 pas­sa­gers. Mais, sou­ligne Marc Paul, le Monsieur croi­sière de la CRCI, « Marseille a tri­plé son score entre 95 et 97 ». L’impact éco­no­mique se joue sur la tête de croi­sière, le point d’embarquement du croi­sié­riste. Il laisse en moyenne 1000 francs avant son départ, beau­coup moins lors des escales.
Or Nice ne peut pas accueillir dans son port les navires de plus de 200 mètres, il lui faut agran­dir le port de com­merce, avec une nou­velle digue. Coût esti­mé à un mil­liard de francs. Alors que Marseille dis­pose, dans un site qui demande à être amé­na­gé, mais pour un bud­get moindre (150 MF) des lon­gueurs de quais adap­tées. Les deux cités s’organisent pour séduire les com­pa­gnies. Nice a créé le « French Riviera cruise asso­cia­tion » et Marseille son « Club de la croi­sière ». « Les com­pa­gnies de croi­sières, note Michel Carreno, estiment que le mar­ché euro­péen est presque vierge et que ce sec­teur a de beaux jours devant lui ». Le com­bat sera sans merci.

Enzo Ecole nationale de danse
Marseille l’Ecole natio­nale de danse © Apothéloz


Marseille s’est décou­vert une voca­tion tou­ris­tique tar­dive. C’est Robert Vigouroux qui, avec son adjointe Jeanne Laffitte a doté l’administration muni­ci­pale d’une direc­tion du tou­risme et qui a réflé­chi à « une mise en tou­risme » de la ville. Difficile conver­sion. Car si la Côte d’Azur est extra­ver­tie, si ses pay­sages, ses villes s’offrent spon­ta­né­ment aux visi­teurs, la métro­pole pho­céenne vit pour elle-même. Ses meilleurs res­tau­rants ferment le dimanche par exemple. « Nice est connue, confirme Georges Antoun, Marseille est à décou­vrir ».
Un com­por­te­ment qui se retrouve for­te­ment dans l’activité cultu­relle. Nice sait mettre en spec­tacle ses atouts. Marseille camoufle ses avan­tages. Les deux cités par exemple ont enga­gé la construc­tion d’une biblio­thèque muni­ci­pale à voca­tion régio­nale. Un dis­po­si­tif natio­nal mis en place par le minis­tère de la culture pour faire oublier les mil­liards englou­tis de la très grande et très pari­sienne grande biblio­thèque. Nice en fait une créa­tion archi­tec­tu­rale auda­cieuse. Sur le Paillon, dans la conti­nui­té du théâtre de Nice habillé de marbre blanc et du Musée d’art moderne et d’art contem­po­rain, tout de trans­pa­rence, une tête monu­men­tale signée du sculp­teur niçois Sosno accueille­ra sur 22 mètres de hau­teur et sept niveaux les bureaux admi­nis­tra­tifs de la biblio­thèque. Les épaules, le men­ton et la bouche accueille­ront les salles de réunion et de ges­tion infor­ma­tique. Le reste de la tête, un car­ré par­fait abri­te­ra quatre étages de bureaux ouverts sur la ville. Les tech­niques les plus sophis­ti­quées de la construc­tion navale et aéro­nau­tique sont mobi­li­sées pour construire cette tête de verre et d’aluminium. « Située en centre-ville, sou­ligne Xavier Girard, conser­va­teur du patri­moine et direc­teur de la culture à Nice, entre le TdN et le MAMAC, elle par­achève la Promenade des Arts, elle aura un effet spec­ta­cu­laire sur la vie du centre-ville ».
À Marseille, au contraire, la biblio­thèque indique Ivan Eymieu, adjointe à la culture, « par­ti­cipe de la volon­té muni­ci­pale de revi­ta­li­ser l’ensemble du cœur his­to­rique en lui ren­dant toute son attrac­ti­vi­té ». La BMVR s’inscrit dans la réha­bi­li­ta­tion du quar­tier Belsunce, à l’emplacement de l’ancien Alcazar, dont on va res­tau­rer le por­tail mythique. Le péri­mètre est des­si­né par un enche­vê­tre­ment de rues et l’architecte Adrian Fainsilber a dû s’inscrire dans le tis­su urbain exis­tant. La sur­face de l’établissement mar­seillais sera le double de celle de Nice, mais la tête de Sosno devien­dra emblé­ma­tique de Nice — et l’on voit déjà les cars de japo­nais débarquer- Marseille joue plus le ser­vice aux habi­tants et moins la séduc­tion de l’« estran­ger du dehors ».

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Nice et les arts plas­tiques © Apothéloz


« Dans les 20 der­nières années, recon­naît Xavier Girard, les deux villes ont eu des poli­tiques cultu­relles très dif­fé­rentes. Dans les années quatre-vingt, Nice s’est dotée d’équipements qui lui fai­saient défaut : un théâtre (le TdN), un musée d’art moderne et d’art contem­po­rain (MAMAC), un musée d’archéologie, l’agrandissement du musée Matisse, le musée Chagall, aux­quels s’est ajou­té le musée des arts asia­tiques, ouvert en 98. Ces années ont don­né la prio­ri­té aux musées. Nice s’est donc mon­trée assez tra­di­tion­nelle dans sa concep­tion du déve­lop­pe­ment cultu­rel, contrai­re­ment à Marseille qui, en plus de l’ouverture de la Vieille Charité et du MAC, a beau­coup déve­lop­pé les spec­tacles vivants et pri­vi­lé­gié la créa­tion, en mul­ti­pliant les espaces de théâtre et de danse ». La Côte d’Azur pri­vi­lé­gie l’aspect patri­mo­nial de la culture, avec par exemple trois musées natio­naux sur son ter­ri­toire. « Nice, relève Jacky Sabatier qui suit les dos­siers cultu­rels au conseil régio­nal, pri­vi­lé­gie tou­jours les équi­pe­ments et l’histoire, les Alpes mari­times inves­tissent, mais financent peu la créa­tion. À Marseille au contraire, il y avait les gens, mais pas les équi­pe­ments, on est en train de com­bler le retard ». Michel Sajn, orga­ni­sa­teur niçois de spec­tacles regrette l’absence d’une éco­no­mie cultu­relle. « Nous avons ici les créa­teurs dans les arts plas­tiques, dans la musique avec Tina Turner, Elton John, Bono, le chan­teur U 2, Jim Kerr celui de Simpleminds qui résident et créent sur la Côte. Mais il n’y a pas de réseau de dif­fu­sion. » La région mar­seillaise compte une demi-douzaine de salles de type zénith. Nice vient seule­ment de déci­der d’en construire une de 8 000 places sur le parc des sports. Marseille, relève Dominique Bluzet, direc­teur du Théâtre du Gymnase, qui accueille 100 000 spec­ta­teurs par an, est une ville qui ne fait pas la dif­fé­rence entre la culture et la fête. C’est une ville qui aime les acteurs et moins les met­teurs en scène, elle aime l’effort de l’homme sur scène, c’est une vile por­tuaire, gueu­larde, théâ­trale, une ville du verbe. C’est une ville où tout est pos­sible parce qu’il n’y a pas de bour­geoi­sie cultu­relle, il n’a pas une élite qui aurait confis­qué la culture, le public n’a pas un goût très for­mé, il est dis­po­nible. Ce n’est pas un hasard si deux des cinq théâtres les plus fré­quen­tés de France sont à Marseille. » Ce foi­son­ne­ment de la culture pho­céenne date du milieu des années quatre-vingt. Avant la culture était aixoise et Marseille était inculte. L’arrivée de Dominique Wallon est una­ni­me­ment saluée comme un fac­teur déci­sif dans l’orientation nou­velle de la ville. Christian Poitevin, pre­mier adjoint, lui-même poète sous le nom de Julien Blaine, porte une stra­té­gie qui se tra­duit par une poli­tique cohé­rente des musées et des grandes expo­si­tions, la mise en place d’ateliers d’artiste, d’un centre de créa­tion autour du verre, le Cirva, l’ouverture de la friche de la Belle de Mai aux créa­teurs. Fin des années quatre-vingt, des hommes et femmes issus du spec­tacle de rue et de l’animation ouvrent des lieux ou créent des évé­ne­ments. Résultat : sur les 13 « scènes de musique actuelle » de la région, recon­nues par le minis­tère des affaires cultu­relles, une seule est dans les Alpes mari­times, 8 sont dans les Bouches-du-Rhône. 1800 asso­cia­tions agissent dans le domaine cultu­rel dans les Alpes mari­times, 4800 dans les Bouches-du-Rhône. La Fiesta des Suds est l’une d’entre elles. En 92, ses pro­mo­teurs veulent secouer l’immobilisme de la ville. Inspirée du modèle bar­ce­lo­nais, avec ses lieux de nuit, la fies­ta accueille aujourd’hui 40 000 à 50 000 per­sonnes pen­dant une série de soi­rées, de nuits pro­gram­mées en octobre. Après avoir erré dans dif­fé­rents lieux, la Fiesta est ins­tal­lée dans un « dock » per­ma­nent sur le port. Dans une ambiance baroque conçue par des plas­ti­ciens, le public mar­seillais trouve aus­si bien un cyber­ca­fé qu’une expo de pho­tos, des concerts grand public ou inti­mistes, des bars et des bou­tiques dans une ambiance fies­ta qui rap­pelle les ferias d’Arles et de Nîmes. « Avant, nous avions les cor­ri­das, confirme Dominique Bluzet, main­te­nant, nous avons la Fiesta ». « Le public est plu­riel, sou­ligne Florence Chastanier. On y trouve le PDG qui a mis son jean du dimanche et les jeunes des quar­tiers. Ce bâti­ment raconte l’histoire de la ville. Les publics com­mu­nau­taires sortent de leur ghet­to. Dans la ville, ils se côtoient, ici, ils se ren­contrent. ». Marseille per­siste dans cette orien­ta­tion, même si les acteurs du monde cultu­rel res­sentent une absence de poli­tique claire de l’équipe de Jean-Claude Gaudin. « C’est un libé­ral et il ne se mêle pas de ce que nous pro­gram­mons, relève Dominique Bluzet. « Panem et cir­censes, du pain et des jeux, comme pour la Coupe du monde, lâche dépi­té, un homme de théâtre. Il faut que les gens soient contents, c’est tout. » Et le XXVI° cen­te­naire pro­mis depuis long­temps comme une grande étape du man­dat sera fes­tif, car­na­va­lesque et cultu­rel. Au risque de cho­quer les puristes.

Nous serons tou­jours trop « mar­seillais », et les Niçois seront tou­jours trop « italiens » ».

Dominique Bluzet


Marseille, ville du spec­tacle vivant, Nice ville à voir et visi­ter, les rôles se décantent. « Nous redé­fi­nis­sons la géo­gra­phie des musées, explique Xavier Girard. Nous devons don­ner à nos équi­pe­ments cultu­rels une défi­ni­tion plus forte, plus ambi­tieuse et bâtir pour la Ville un pro­jet cultu­rel fort. Car on ne peut pas dire que Nice a créé des acti­vi­tés cultu­relles qui auraient fait par­ler d’elle aux plans natio­nal et inter­na­tio­nal… Nous met­tons en place une poli­tique de sau­ve­garde du patri­moine archi­tec­tu­ral. Les 30 glo­rieuses ont été à Nice 30 années de des­truc­tion de son patri­moine archi­tec­tu­ral : on sup­pri­mait les grandes vil­las, les domaines… Aujourd’hui le sché­ma des­truc­teur des années Médecin est clos. »
Pour l’an 2000, les deux villes ont choi­si deux thé­ma­tiques signi­fi­ca­tives : une orien­ta­tion médi­ter­ra­néenne avec « Les oda­lisques et l’Orient » pour Marseille. Une orien­ta­tion inter­na­tio­nale pour Nice qui orga­ni­se­ra un forum en rela­tion avec des villes telles que Los Angeles, San Francisco, Rio, New Orleans, autour du thème « Nice et les rivages du monde ».
« Qu’importe ! conclut Dominique Bluzet, pour les tech­no­struc­tures du Nord nous sommes dans le même sac. Elles ont un regard amu­sé, pour elles, nous serons tou­jours trop « mar­seillais », et les Niçois seront tou­jours trop « italiens » ».

Christian Apothéloz