Emmanuel Delannoy a inventé le concept de Permaéconomie pour nous inviter à cultiver notre économie, notre terre, comme un jardin agile et luxuriant, équitable et respectueux.
Au micro de Christian Apothéloz, il trace des pistes de résilience et appelle à valoriser la complexité et la biodiversité. Et appelle à changer de boussole. Ce que la crise a révélé, c’est que nos systèmes de production et nos organisations sont, de manière assez paradoxale, vulnérables parce qu’optimisés pour des conditions bien précises. Pour commencer par une métaphore biomimétique, elles sont dans la situation d’une espèce qui, particulièrement bien adaptée à son milieu, se trouverait fragilisée lorsque celui-ci est altéré ou modifié. La question n’est pas seulement celle du rebond – nécessaire – de l’économie, ni de son redémarrage. Cette « réparation » de la machine économique n‘est qu’une première étape dans un cheminement qui doit conduire à renforcer sa résilience – c’est-à-dire sa capacité à encaisser les chocs futurs à venir – et surtout à l’adapter à un monde de plus en plus incertain. Le problème restera insoluble tant que nous cloisonnerons, voire opposerons, les sujets. Si nous intégrons biodiversité, changement climatique et économie dans une même vision systémique, chacun, au lieu d’être un problème pour les autres, peut devenir un élément de la solution. L’économie peut, et doit aujourd’hui, devenir « régénératrice », ou réparatrice.
Ecoutez l’émission de radio Futur composé
Présenté par Christian Apothéloz, Dominique Mucchielli