Expert-comptable, commissaire aux comptes, président d’honneur du Conseil de l’ordre, fondateur de Mosaïque citoyenne.
De son enfance algérienne aux contraintes du métier, Roger-Louis Cazalet raconte ses engagements et ses métiers, sa foi et ses passions.
Allocution prononcée par Roger-Louis CAZALET, fondateur, à l’occasion des 40 ans du cabinet CAZALET – Groupe SYREC, le 28 novembre 2008
Très chers amis,
Vous qui connaissez bien ma sensibilité, devez comprendre la profonde émotion qui m’étreint à ce moment de ma vie personnelle et professionnelle. Qu’est devenu le lycéen du Lycée Bugeaud d’Alger puis l’étudiant de la faculté de Droit et l’élève du conservatoire de Chant d’Alger ? Quelle voie a‑t-il choisie !
Baryton après son premier prix, avocat après sa licence, non rien de cela, car la destinée (déjà elle) me faisait obligation d’entrer dans la vie professionnelle afin de poursuivre mes études. Après recherches, j’étais, donc recruté à 17 ans (1950) à la Société marseillaise decrédit dans le plus petit échelon, au service caisse. Néanmoins, je progressais assez vite et, en dépit de 30 mois d’armée, pendant les événements d’Algérie, la SMC acceptait de me muter à Paris pour suivre les cours du Centre d’Études Supérieures de Banque, alors à Sciences Po. J’étais ensuite muté à Marseille pour faire l’École interne des Cadres. Ce fut alors le ballet des mutations – Lyon – Monaco – Cannes, à nouveau Paris puis Marseille comme gérant de Bureau, hors classe. Durant ce « vagabondage professionnel », j’étais soumis à des contraintes horaires que je vous laisse imaginer, je préparais le diplôme d’expert-comptable, je terminais la maîtrise en droit des affaires et passais le CAPA (Certificat d’aptitude à la profession d’avocat).
Cependant, en dépit de ce début de carrière prometteur, en 1965–1966, je ne pouvais pas accepter une mutation au Maroc, pour prendre la Présidence d’une filiale bancaire ; or, j’étais en train de préparer ma soutenance de mémoire. Je quittais donc la SMC et suivais un client important dans l’immobilier, je m’installais en même temps comme Conseil juridique et commissaire aux comptes à Toulon, ce qui était possible à l’époque. Un témoin de cette époque est présent ce soir, et je l’en remercie pour sa fidélité, n’est-ce pas Monique Corolleur ? Notre société la SEJI (Société d’études juridiques et immobilières) marchait bien, mais nous remarquions que les clients souhaitaient plutôt des conseils comptables et de gestion ; ce qui a entraîné mon inscription à Marseille (lieu de ma résidence principale) à l’Ordre des experts-comptables et comptables agréés en juillet 1968.
Les événements de 68 venaient de se terminer mais la déchirure sociale n’était pas encore réparée. Une installation en profession libérale paraissait une gageure. Aussi, le départ fut modeste au 8 rue des Fabres derrière la Chambre de commerce dans deux petits bureaux avec une secrétaire et une collaboratrice à mi-temps. En raison, notamment, du « Capital relations » acquis à la SMC, la progression fut rapide, avec l’assistance à la création de PME importantes, comme la société Hom ou la gestion de sociétés industrielles comme les Ateliers de réparation navale Paoli.
Pour faire face à ce développement, le cabinet donnait naissance en fin 1973 à la Société d’expertise comptable et de commissariat aux comptes (Syrec) qui fut installée dans les locaux sis 148 rue Edmond Rostand 13008 Marseille, puis au 109 bis rue Jean Mermoz 13008 Marseille, où elle se trouve encore, dans plus de 400 m² de bureaux, dans le quartier résidentiel de Marseille. Sur le plan de la gestion du personnel, la société a développé une politique de formation pour permettre une meilleure qualité des travaux. De nombreux stagiaires ont bénéficié des méthodes tant techniques qu’humaines de la société et sont aujourd’hui des professionnels reconnus. Citons en premier Luc Chamouleau, qui après une présence de vingt ans prend peu à peu la Direction du Groupe Syrec. Citons aussi Jean-François Espi, responsable de la branche expertise judiciaire, Jean-Philippe Majorel dirigeant de la filiale Saric. Christine Anfosso, responsable des « grands comptes » et deux experts-comptables plus généralistes recrutés récemment Christophe Savarese et Vincent Turc. Il convient de citer aussi tous les chefs de groupe Patrice Ferandini, Claude Maassen, Valérie Munaro, Didier Amilhat, Patrick Calcagnino ; notre service paye et social, animé par Isabelle Turck et Alexandra De Castillo, sans oublier évidemment nos deux secrétaires, Nathalie Gioanni et Sylvie Serrero, qui, avec dévouement, permettent « au poumon » qu’est le secrétariat la sortie des travaux en temps et en heure… Et avec bonne humeur. Rappelons enfin notre ancienne secrétaire générale, Laurence Cazalet qui a bravé le mauvais temps Corse pour être là ce soir, ce dont nous la remercions tous.
Tous les cadres et collaborateurs ont adhéré au projet « Développement dans la qualité » qui prévoit une progression corrélative, de l’économie et des hommes, ce qui doit permettre à certains d’entre eux de devenir associés. Le temps sera alors venu d’harmoniser la structure de l’ensemble pour en faire une communauté, courageuse, responsable et citoyenne, qui sont les trois qualités de base que doit toujours posséder un professionnel libéral. Mais je n’aurai pu rien faire sans vous et sans vos qualités professionnelles et sociales. Ainsi, nous avons pu bâtir un ensemble reconnu dont les membres n’oublient jamais « que ce qu’on est pendant qu’on fait est toujours aussi important que ce qu’on fait ».
Je rappelle enfin l’importance de l’environnement qui nous permet de nous développer. N’est-ce pas : Messieurs les Bâtonniers du Barreau de Marseille et Maîtres Lombard, Le Roux, Garibaldi, Mimoun, les confrères : Alain Beudon, hélas trop tôt disparu, Michel Trintignac, Jean Denis, Étienne Lampert, Georges Perilli, Jacques Benayoun, les élus de collectivités locales et territoriales, les magistrats, les journalistes et les dirigeants du secteur associatif et du secteur automobile et immobilier dans lesquels nous intervenons depuis la création du cabinet.
40 ans de joies, de peines, de vie tout court, souhaitons donc ardemment à l’équipe dirigée par Luc Chamouleau, de poursuivre dans cette voie en lui donnant la dimension du temps. En effet, le temps reste notre seul maître car seul il peut être vécu dans l’harmonie du « Ici et maintenant » et dans l’inconnu de l’espoir du devenir.
Ecoutez l’émission de radio Futur composé
Animée bénévolement par Christian Apothéloz consultant et Philippe Langevin, économiste.