Le journaliste : portraits

Putain de moto… Frédéric Chevalier, il était la vie et il est parti

par | 25 juillet 2017

Frédéric n’est pas le « suc­cès man » que l’on décrit. Je l’ai connu « petit ». Il était com­mer­cial chez RMC dans l’équipe de Michel Attard. Et la régie de RMC était héber­gée dans nos locaux ceux de l’agence Sud repor­ters et de l’agence Axone au 29, la Canebière. 
Frédéric n’avait pas de titre ron­flant, mais, il avait des résul­tats. Il sor­tait de l’excellent IUT Technique de CO d’Aix en Provence. Auprès de Michel Attard, il écou­tait, appre­nait, absor­bait ce dur métier de la vente. Et il en devint un artiste. C’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, où Michel fai­sait boire un café Malongo à l’antenne de RMC par Michel Foucault tous les matins.


Très vite Frédéric sou­hai­ta voler de ses propres ailes. Et si j’ai sui­vi ses pro­jets, j’étais tou­jours fas­ci­né par sa méthode. Il avait un pro­jet, il en avait fait le plan pré­cis, méti­cu­leux, réa­liste, il avait consti­tué une équipe. 
Et six mois plus tard, le plan était en œuvre, l’équipe en place et les résul­tats… par­fois au ren­dez – vous. Car contrai­re­ment à la légende, Frédéric a ren­con­tré l’échec. Et le rebond. Tout au début, par exemple il décroche fiè­re­ment la mise en place de la carte « Jeunes » qui devait asso­cier les mutuelles étu­diantes. Un beau mar­ché mais une mis­sion impos­sible. Il me racon­tait ces réunions incon­ce­vables où chaque mutuelle venait avec ses avo­cats pour pré­ser­ver son pré car­ré que la carte jeune aurait mena­cé !
Mais il rebon­dit avec tou­jours cette méthode : un pro­jet, un plan, une équipe. Le par­cours bour­sier ne fut pas non plus de tout repos. J’avais écrit un jour un por­trait de Frédéric pour un maga­zine éco­no­mique (l’Entreprise) et une fois le « papier » vali­dé, la rédac-chef me dit mais tu sais « la valeur de High Co est au plus mal ». Je réus­sis à la convaincre que la déprime était tran­si­toire et que l’homme avait du rebond.

https://www.apotheloz.com/articles-portraits/2002–08-chevalier.htm

Passé la période High CO il vou­lut s’investir. Dans la socié­té civile pour déve­lop­per sa région, pour par­ta­ger ses convic­tions. Il fut un sou­tien de Mars Actu, il y inves­tit beau­coup de sa per­sonne et de ses moyens. Il aimait le libre pro­pos et le ser­vice aux lec­teurs. Il écou­tait et cher­chait à appré­hen­der ce monde étrange de la presse qui le pas­sion­nait.
Il tes­ta aus­si l’engagement ins­ti­tu­tion­nel avec le TOP 20 à la CCI et en tou­cha les limites. Il par­tit dis­crè­te­ment en recherche de pro­jets concrets utiles au ter­ri­toire, aux citoyens, aux jeunes. 
Il conçut, seul d’abord avec une équipe for­mi­dable, ensuite cet impro­bable pro­jet de The Camp. Et il réus­sit l’impossible : mobi­li­ser les moyens pour faire sor­tir de terre ce lieu d’imagination et de créa­ti­vi­té.
Frédéric fait par­tie de ces per­son­na­li­tés rares, indé­pen­dantes et farou­che­ment indé­pen­dantes, talen­tueuses s’il en est, modestes, acces­sibles et bienveillantes.